Descartes avance-t-il masqué ?
Larvatus prodeo. La formule intrigue. Elle aurait été lancée par le tout jeune Descartes en 1619, au moment de faire son entrée dans le « théâtre du monde ». Palabres sans incidences ? Confession d’apprenti philosophe ? Devise d’un intellectuel soucieux de se prémunir d’une saine prudence ? Autant d’hypothèses qui, sans vraiment s’exclure, s’imposent au lecteur d’hier et d’aujourd’hui. Comment ne pas évoquer l’apparent paradoxe issu de cet aveu explicite : celui qui allait consacrer toute son œuvre à la recherche de la vérité aurait-il usé sans scrupules de stratégies de dissimulation ? L’œuvre de dévoilement des sciences appelée de ses vœux, la nécessité de soumettre toute certitude apparente à l’épreuve du doute hyperbolique sont-elles réellement compatibles avec le port d’un masque, fût-il salutairement légitime ?Il était utile de se livrer enfin à un tel questionnement, en confrontant les sources primaires aux réactions du lectorat et des correspondants du philosophe, aux discours des exégètes contemporains de son œuvre comme des spécialistes actuels.
Anne Staquet est docteur en philosophie de l’université Laval et agrégée de l’enseignement supérieur de l’ULB. Elle enseigne à l’Université de Mons, où elle dirige le service de Philosophie et d’Histoire des Sciences.
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