Fer ou ciguë ? Récits sur le cancer du sein au 18e siècle
Quand le docteur Anton Störck annonça en 1760 qu’il avait découvert un moyen de soigner le cancer par la ciguë, le public crut entrevoir l’abandon de la pratique d’excision qui, avec toutes les douleurs qu’elle imposait, dominait depuis l’Antiquité la thérapie de la maladie.
Les récits qu’on présente ici restituent les hésitations, les angoisses et les espérances que suscita l’application du remède du docteur Störck — avec ses criants échecs mais aussi de supposées réussites. On évoque les causes que la médecine du temps attachait à l’origine de la maladie : contusion qui dégénère, effets de la contagion ou de l’hérédité, perturbations d’ordre moral (frayeur, colère, excessive « mélancolie »).
Cet épisode de l’histoire du cancer est remis en contexte dans la problématique des rapports qu’entretiennent la médecine dictée par la Faculté et les thérapies parallèles, à l’horizon de la « naissance de la clinique » décrite par Michel Foucault.
Daniel Droixhe est professeur émérite de l’Université libre de Bruxelles et chargé de cours honoraire de l’Université de Liège. Il est membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Secrétaire de la Société wallonne d’étude du dix-huitième siècle, il a développé le programme « Môriåne » de recherche sur les éditions clandestines liégeoises du dix-huitième siècle.
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